AnalyseSuper LigJournée 1

Super Lig 2025-2026 : C'est parti ! - Journée 1

11/08/2025
8 min de lecture

La Super Lig 2025-2026 a démarré ce week-end dans un format inhabituel : seulement six matchs disputés, les rencontres de Fenerbahçe, Beşiktaş et Başakşehir ayant été reportées en raison de leurs engagements européens. Si le programme était allégé, l'intensité et les enseignements n'ont pas manqué. Galatasaray a confirmé son statut de favori, Konyaspor a frappé fort grâce à son réalisme en transition, Göztepe a affiché une défensive solide, et Trabzonspor a su allier maîtrise et caractère. Dans le même temps, plusieurs équipes ont déjà révélé leurs fragilités, laissant entrevoir un championnat où l'écart entre prétendants et outsiders pourrait vite se creuser.

Gaziantep FK 0–3 Galatasaray

Galatasaray a livré un match d'une grande maîtrise, construit pour exploiter les failles adverses. Dès les premières minutes, on a compris le plan de Gaziantep : défendre haut, couper les circuits de passes et maintenir la ligne défensive loin de leur but. Mais cette ambition s'est vite retournée contre eux. Barış Alper, titularisé seul en pointe en l'absence d'Osimhen et d'Icardi, a enchaîné les appels dans le bon tempo, prenant régulièrement le dessus sur la charnière. Il termine la rencontre avec deux buts sur penaltys, dont un qu'il a lui-même provoqué, et un carton rouge obtenu contre le gardien Mustafa Burak Bozan.

Avec Yunus et Sara moins influents dans l'animation derrière la ligne médiane, Galatasaray a opté pour un jeu plus direct. Les milieux ont sauté les lignes avec de longs ballons bien dosés, cherchant principalement Barış Alper mais aussi Leroy Sané dans la profondeur. Ce choix a étiré la défense adverse, obligé les latéraux à reculer et ouvert des brèches que les attaquants ont exploitées.

Sur un terrain difficile, il a été compliqué de voir Sané dans un grand jour, mais il a tout de même fait des différences par sa vitesse et sa capacité à se créer rapidement des occasions. Même sans être au maximum physiquement, il a représenté une menace constante.

Côté Gaziantep, le danger offensif a été quasiment inexistant. Parfois lancés en contre, ils ont manqué de vitesse et de puissance pour finir leurs actions, laissant Galatasaray gérer la rencontre sans véritable frisson défensif.

Homme du match : Barış Alper Yılmaz

Samsunspor 2–1 Gençlerbirliği

Gençlerbirliği a montré ses limites. Avec un onze qui, sur ce match, ne semble pas armé pour rivaliser avec le haut niveau, les visiteurs ont laissé trop de temps et d'espace à l'adversaire pour construire. Samsunspor en a profité en ciblant systématiquement le couloir de Pedro Pereira, où Dimata et Tomasson ont multiplié les courses, infligeant un véritable calvaire au latéral. Face à cette difficulté, Gençlerbirliği est rapidement passé à une défense à cinq, mais cette adaptation n'a pas suffi à contenir les attaques adverses.

Au milieu, Holse a été le chef d'orchestre. Toujours disponible, il a orienté le jeu avec justesse, épaulé par Celil Yüksel et Ntcham. Ce trio, techniquement à l'aise, a monopolisé le ballon mais sans toujours transformer cette maîtrise en occasions nettes.

En attaque, Mouandilmadji a vécu un match très compliqué. Peu inspiré dans ses déplacements, maladroit dans ses prises de balle, il a terminé la rencontre avec seulement 67 % de passes réussies, un chiffre faible compte tenu du niveau modeste de l'adversaire et de la faible intensité défensive subie.

Le deuxième but de Samsunspor a brièvement réveillé Gençlerbirliği, mais il était déjà trop tard pour espérer inverser le cours du match. Samsunspor devra rapidement renforcer son effectif : avec la perspective de l'Europe cette saison, les bonnes intentions ne suffiront pas pour tenir la cadence sur toute l'année. Du côté de Gençlerbirliği, l'arrivée d'Onyekuru pourrait changer beaucoup de choses. Sa vitesse et sa capacité à créer du déséquilibre leur feront un bien énorme dans une équipe qui reste, malgré tout, limitée.

Homme du match : Landry Dimata

Antalyaspor 2–1 Kasımpaşa

Antalyaspor a parfaitement entamé la rencontre, dominant la première mi-temps grâce à une possession maîtrisée et une utilisation de toute la largeur du terrain. Leur plan était clair : faire bouger rapidement le bloc de Kasımpaşa par de nombreux changements d'aile, afin de créer des décalages et exploiter les espaces laissés libres. Face à un pressing mal coordonné, les joueurs d'Antalya ont trouvé plusieurs brèches, se créant des occasions franches et prenant l'avantage à deux reprises.

Sur le côté, Van der Streek a été le véritable dynamiteur du match. Ses prises de couloir et sa capacité à ressortir le ballon depuis un bloc compact de Kasımpaşa ont été déterminantes. Devant, Pape Habib Gueye a montré une palette technique impressionnante — jeu rapide, technique dans l'entrejeu — mais reste encore perfectible dans la finition. Les ailiers d'Antalyaspor, eux, ont mis en évidence les limites des latéraux adverses, trop souvent pris de vitesse.

Côté Kasımpaşa, Giannoti a longtemps maintenu l'espoir en repoussant plusieurs occasions, mais les offensives manquaient de tranchant. Ben Ouanes est passé complètement à côté de son match, tandis que Fall a été mal utilisé, souvent isolé et sans soutien. Le repli défensif, particulièrement lent et désorganisé, a fini par coûter cher à une équipe qui a donné l'impression de manquer d'engagement dans les phases sans ballon.

Homme du match : Sander Van der Streek

Çaykur Rizespor 0–3 Göztepe

La première mi-temps a été décevante, surtout entre deux équipes qui comptent parmi les plus agréables du championnat. Les occasions franches ont été rares, et c'est finalement Göztepe qui a trouvé la clé dans un match où Rizespor a manqué de justesse dans la finition. Ali Sowe, pourtant bien placé à plusieurs reprises, a tout raté offensivement.

Côté Göztepe, Janderson a été l'homme qui a tout déclenché : déviations, 1 contre 1, accélérations… il a permis à son équipe de jouer plus haut et de mettre la défense adverse sous pression. Ce rôle l'a mis en lumière, mais a relégué Juan dans l'ombre, lui qui assumait cette fonction la saison passée.

Derrière, Taha Altıkardeş et Bokele ont été irréprochables, solides dans les duels et propres dans la relance. Leur couverture des pistons Cherni et Arda Kurtulan a été parfaite, donnant à Göztepe un équilibre constant même sur les phases offensives. Au milieu, Olaitan, aligné à la place de Tjanić, a apporté des transitions rapides mais a montré ses limites dans l'animation offensive. La coordination avec Juan et Janderson a manqué de fluidité, ce qui a parfois freiné le rythme offensif.

L'entrée du Brésilien Emerson a toutefois apporté un vrai plus technique, créant des décalages et fluidifiant les enchaînements offensifs. Dans l'entrejeu, Anthony Dennis a été irréprochable, aussi bien dans l'impact que dans la récupération, permettant à Göztepe de contrôler la fin de match. Le score de 3-0 reflète moins un grand jour des visiteurs qu'une prestation très pauvre de Rizespor, incapable de rivaliser dans l'intensité et la précision.

Homme du match : Anthony Dennis

Eyüpspor 1–4 Konyaspor

Le score lourd reflète autant la réussite de Konyaspor que les limites persistantes d'Eyüpspor depuis plusieurs mois. Depuis janvier dernier, le club stambouliote a perdu Kutucu, Samu Saiz, Tayfur Bingöl, Caner Erkin, Dorukhan Toköz, Sinan Gümüş, Emre Mor, Ruben Vezo, Midtsjö et bientôt Berke Özer, annoncé à Lille. En contrepartie, seulement cinq recrues sont arrivées, insuffisant pour combler l'énorme déficit qualitatif.

Sur le terrain, Konyaspor a parfaitement exploité ses forces : jeu de transition rapide, projection immédiate après récupération, et efficacité maximale. Umut Nayir a ouvert le score d'une tête splendide, symbole de ses qualités de pur buteur. Au milieu, Melih İbrahimoğlu a dominé physiquement et dicté le tempo, imposant un rythme que le milieu d'Eyüpspor, trop lent et trop axé sur le jeu au pied, n'a jamais réussi à suivre.

Chaque contre de Konyaspor a mis en danger une équipe locale déséquilibrée et fragile défensivement. Les visiteurs ont attaqué la profondeur à chaque occasion, profitant d'un milieu adverse quasiment dépourvu de qualités défensives. Sur le côté droit, Yhoan Andzouana a marqué les esprits pour son premier match. Très présent offensivement, il a dominé son couloir et multiplié les montées, participant activement aux phases dangereuses de son équipe.

En deuxième période, Eyüpspor a tenté de réagir. L'entrée d'Halil Akbunar a apporté de la vivacité et de la percussion, insufflant un pressing haut et un jeu plus direct. Mais la précipitation dans le dernier geste, symbolisée par trois duels aériens perdus dans la surface, a empêché tout espoir de retour. Konyaspor, clinique, a marqué sur chacune de ses opportunités, portant le score à 4-1 dans un match où l'efficacité a fait toute la différence.

Homme du match : Umut Nayir

Trabzonspor 1–0 Kocaelispor

Un match plaisant et rythmé, dominé par l'intensité de Trabzonspor. Dans les 30 derniers mètres, Zubkov a été omniprésent, véritable meneur de jeu capable de dicter le rythme et de créer constamment des décalages. Batagov a signé une prestation exceptionnelle, notamment à la relance, trouvant régulièrement Zubkov par des changements d'aile récurrents.

Si le milieu de terrain de Trabzonspor aurait pu être plus impactant à la récupération pour maintenir la pression plus haut, les latéraux ont largement compensé. Pina, belle découverte, a montré beaucoup de qualités techniques et une vraie intelligence de jeu, tandis qu'Eskihellaç a apporté vitesse et largeur, offrant une solution supplémentaire dans la relance. Cette ambition offensive a parfois laissé des espaces derrière, bien gérés par Jabol-Folcarelli, impérial dans les duels (83 % remportés).

En face, ce dispositif a souvent laissé Mendes et Oğulcan en situation d'un contre un, ce qui a permis à Kocaelispor de se montrer dangereux par séquences. La révélation du match côté Kocaeli reste Nonge, impressionnant techniquement et créateur de trois occasions nettes à lui seul. Son profil est la preuve que le scouting intelligent peut renouveler des effectifs vieillissants en Turquie.

Malgré cela, Kocaelispor n'a pas échappé à la menace d'Onuachu dans les airs. Souvent délaissé par un Nwakaeme en difficulté physiquement et trop éloigné pour le servir dans de bonnes conditions, l'attaquant a d'abord manqué deux occasions avant de convertir la troisième, sur un centre précis d'Eskihellaç. Trabzonspor reste néanmoins perfectible : il manque encore deux ou trois renforts de haut niveau dans la colonne vertébrale pour en faire un candidat sérieux au titre.

Kocaelispor, de son côté, devra élever son niveau de jeu sur la durée. Ils ont subi la majeure partie du match, restant rarement dans le camp adverse, et auraient pu arracher un nul sans un immense Uğurcan Çakır, décisif en fin de rencontre pour éviter le hold-up.

Homme du match : Arseniy Batagov

Conclusion

Cette première journée, amputée de trois affiches, n'a pas manqué d'enseignements. Galatasaray et Konyaspor ont immédiatement affiché la rigueur et le réalisme attendus d'équipes qui visent haut. Göztepe a montré qu'il faudrait compter sur lui, solide derrière et capable de piquer au bon moment. Trabzonspor, sérieux et appliqué, a pris les trois points mais sait qu'il devra se renforcer pour franchir un cap.

À l'inverse, Gençlerbirliği, Rizespor et Eyüpspor ont exposé des lacunes préoccupantes : manque de justesse technique, lenteur dans les transitions et incapacité à imposer un rythme. Certaines formations paraissent déjà contraintes de réagir vite, sous peine de se retrouver distancées dès le premier quart de saison.

On se retrouvera cette semaine avec un article sur le match Fenerbahçe-Feyenoord, Beşiktaş-Saint-Patrick's et Başakşehir-Viking. De plus, un article scout sur un jeune talent Yusuf Akçiçek.